Aimer … malgré nos blessures 

Puisque « Dieu est Amour »

Afin de tendre vers la divinisation et faire grandir l’enfant divin déposé en germe dès notre naissance, il nous est demandé d’apprendre à aimer.
Puisque « Dieu est amour » (1 Jn 4, 8), la sainteté passe par l’apprentissage de l’amour.
Pour certains, c’est inné. Pour d’autres, cela nécessite de traverser les méandres de ses blessures.

En effet, comment aimer lorsqu’on a été blessé et que le petit moi, bardé de défenses, a le cœur fermé ?
Si par exemple, une personne a vécu un abandon par un de ses parents dans l’enfance, elle pourra, adulte, être animée de colères et de ressentiments.
Ces émotions sont destinées à la figure parentale abandonnique, mais la personne n’en a pas forcément conscience.
Elle transférera cependant ses sentiments sur des personnes de son entourage, au risque de parasiter sa relation avec les autres et d’altérer sa capacité à aimer.
Aussi, tant qu’un travail de prise de conscience et de pardon n’aura pas été accompli, sa difficulté à aimer risque de perdurer.

C’est pourquoi il lui faudra passer par les différentes étapes du deuil, et notamment la reconnaissance de l’affront subi et des émotions refoulées.
Traverser la colère et la tristesse permettra à un sentiment de renouveau d’émerger progressivement.
Le poids de la blessure ne pesant plus, un véritable pardon pourra être donné et l’amour à l’égard de la personne blessante, même disparue, sera à même de refleurir.
Alors l’ombre sera transformée en lumière et la souffrance psychologique aura contribué à accomplir un chemin spirituel.

 

Il y a une étroite correspondance entre notre capacité à aimer l’autre, aimer Dieu et « devenir » Dieu ainsi qu’en témoignent ces paroles de Jésus : « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on reconnaîtra que vous êtes mes disciples » (Jn 13, 25).
Et lorsqu’on lui demande : « Quel est le plus grand commandement ? », il répond : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée.
C’est là le grand et premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
De ces deux commandements dépendent la loi tout entière. » (Mt 22, 36-40).

Comment aimer Dieu alors que « Dieu, personne ne l’a jamais vu » (1 Jn 4, 12) ? Une manière « simple » de l’aimer et ainsi tendre vers lui, c’est d’apprendre à aimer les autres.
C’est ce qu’affirme la première épître de Jean : « Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous et, en nous, son amour atteint la perfection » (1 Jn 4, 12). 

Aimer … certes ; mais en veillant à différencier l’amour « Éros », l’amour « Philia »,  et l’amour « Agapé ». 

Alain-Joseph Setton

Extrait du livre « Le coaching biblique, un accompagnement psycho-spirituel »

https://www.coaching-biblique.fr/